LA REPRESENTATION DU VIOL A TRAVERS L'ART
Léda et Zeus
Comme nous l'avons vu dans l'article concernant les personnages a identifiés dans les scènes de viol, Léda est la femme du roi de Lacédémone, Tyndare. Zeus, voulant la séduire, décide de se transformer en cygne et la viole. Léda va ensuite un œuf, ou deux selon les versions, des suites de cette union forcée. Quatre enfants naitront de ces œufs : Pollux, Castor, Hélène et Clytemnestre. Non seulement cet évènement est un viol mais il est également un acte de zoophilie. Cependant la société a trouvé cela acceptable car cette histoire n'est qu'une simple fiction, comme l'explique Régis Michel dans l'Art du viol en faisant une comparaison avec un procès verbal relatant d'une femme qui a été contrainte à un acte de zoophilie par son mari.
L'iconographie de Léda est un thème qui a été repris de nombreuses fois de la renaissance à l'époque contemporaine, comme le montre José María Blàzquez dans El mito griego de Leda y el Cisne en los mosaicos hispanos del Bajo Imperio y en la pintura europea en référençant toutes les oeuvres qui ont été réalisées durant cette période historique. Pour illustrer nos dire nous allons voir la Léda de Léon Riesener.
Cette huile sur toile réalisée en 1840 nous montre Léda ainsi que Zeus sous forme de cygne. Comme dans toutes représentations du viol Léda est nue, son corps nous est exposé. Elle tente de repousser le cygne qui tente de l'étreindre mais il à l'air fermement agrippé à elle. Le visage de Léda nous indique une émotion de désespoir, peut-être même de dégout. Elle cherche à se défaire de l'emprise de son agresseur mais en vain. Zeus à l'air prêt à produire cet acte irréversible. Léda, quant à elle, ne cherche même pas à toucher à Zeus tant cela la répugne.
Cette œuvre est donc un symbole de cette partie de la mythologie grecque car elle montre l'acte de violence dont Léda est victime doublé d'un acte de zoophilie étant donné que Zeus a pris la forme d'un cygne. Elle montre également le voyeurisme dont peut faire preuve l'homme occidental avec l'exposition du corps nu de la femme de Tyndare.

Sources
José María BLAZQUEZ, El mito griego de Leda y el Cisne en los mosaicos hispanos del Bajo Imperio y en la pintura europea, (1999), pp. 555-565, Biblioteca virtual Miguel de Cervantes, consulté le 17 avril 2021. URL : http://www.cervantesvirtual.com/obra/el-mito-griego-de-leda-y-el-cisne-en-los-mosaicos-hispanos-del-bajo-imperio-y-en-la-pintura-europea-0/
« LÉDA », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 9 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/leda/
Régis MICHEL, « L'Art du viol », Mouvements, 2002/2 (no20), p. 84-97, consulté le 2 février 2021 URL : https://www-cairn-info.ezpaarse.univ-paris1.fr/revue-mouvements-2002-2-page-84.htm